En 1994, j’ai rejoint l’équipe naissante de Radio-Trousseau. Installée à l’intérieur de l’hôpital pédiatrique parisien Armand Trousseau à Paris, cette radio a été créée pour permettre à des enfants malades de participer à une activité ludique, animée exclusivement par des adolescents des lycées du XIIème arrondissement, encadrés par quelques adultes, dont j’ai fait partie pendant 20 ans, jusqu’à ce que nous décidions récemment de faire évoluer l’activité proposées aux jeunes hospitalisés.
Cette expérience, pionnière en France, a créé quelques fantasmes, quelques jalousies, quelques tentations de récupération de la part de « starlettes » du métier. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours refusé d’en parler publiquement, par simple orgueil, pour éviter d’être assimilé à ces minables qui, rue François 1er, par exemple, ont utilisé un vague et très furtif rapport avec nous pour se faire mousser.
Pendant 20 ans donc, j’ai assumé la responsabilité technique de ce projet et son encadrement pédagogique. Seuls deux autres professionnels (qui ont tous deux quitté la radio depuis et se reconnaîtront surement) ont eu réellement du temps à donner à ce projet, avec la complicité au fil des années des copains de Radio Junior ou de Broadcast Associés, mais aussi d’Alain Tibola, alors directeur des variétés de RTL qui fournissait notre discothèque, voire du Mouv’ de Marc Garcia (qui m’avait décidé à accepter une interview pour sa radio, parce que c’était lui, parce que…) ou du Priorité Santé de RFI.
Projet social et de santé, Radio-Trousseau a donné à d’autres des envies, de créer des projets qui, eux, durent encore, et c’est tant mieux. De l’hôpital Necker à la maison de Solenn en passant par l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne et jusqu’à Bordeaux, nous avons donné des coups de main un peu partout pour des lancements. A Ambroise Paré, avant que, là encore, l’arrivisme de certains foute tout en l’air, c’est mon équipe d’anciens stagiaires du Cifap, et leurs potes, qui ont lancé la première grille de programmes, dans laquelle on pouvait retrouver un futur animateur de RTL2, une future animatrice de Fun Radio et une animatrice du Keno ! On trouvera en cliquant ici un extrait des actes du colloque Musique & Santé auquel j’ai participé à ce sujet en 2004.
Deux autres projets innovants ont vu le jour sur Paris, avec mon aide technique, dans deux établissements accueillants des jeunes gens handicapés mentaux, population pour qui notre média est une bénédiction.
Quant aux dizaines de jeunes qui sont passés par notre micro pour animer les émissions des enfants, ça a changé la vie du plus grand nombre et ouvert leur esprit à l’autre, l’échange et le média.