Je sais que certains ont tellement mauvais esprit qu’ils ne vont jamais vouloir me croire mais ce post pose une vraie interrogation, en toute bonne foi. (1)
Si si.
J’ai, comme tout le métier, découvert que les humoristes virés de France Inter (2), avaient rebondi le dimanche à 11 heures sur Radio Nova avec « La Dernière ». Pour l’instant, il y en a déjà eu 3. La première nouveauté de cette émission est que, pour y assister, il faut payer. OK, ce ne sont plus nos impôts qui les payent, les gars, et c’est Nova, hein, pas RTL ! Donc, pourquoi pas.
En fait, la question que je veux poser ici, c’est : « pour combien de temps ? »
Et cette question est purement théorique : elle rejoint mon post d’il y a un paquet d’années, quand tous mes vieux potes d’Europe 2 criaient au blasphème parce qu’on allait débaptiser leurs souvenirs. Moi, qui ne connait rien à la nostalgie (jusque sur mon CV !), je répondais en substance « laissez faire : ça va permettre de vérifier si le changement de marque peut masquer l’inanité du programme ». Bon, ben merci Lagardère, on a pu constater que, comme disait joliment Béru dans je ne sais quel San-Antonio : « un coup de Ripolin n’a jamais réparé un mur qui s’écroule ! ».
S’il y a un truc qui est évident, parallèlement, ce que les tauliers de radio ont la mémoire courte. Quand un illusionniste de sinistre mémoire est déboulé à Europe 2, j’ai mis ma mémoire (en tant que plus vieux de la bande) à sa disposition, pour parler de nos réussites… et surtout de nos éventuelles foirades. « M’intérrrresse pas ! » qu’il a répondu avec son air si sympathique avant de me lourder peu de temps après (3).
Je suis, comme quelques autres, un passionné de l’histoire de notre métier et je pense que certains épisodes doivent nous rester en mémoire, quelle que soit l’évolution technologique (parce que pour qui est des programmes…). Ainsi quand, dans les années quoi… 80 ?, Drucker s’est barré de RTL en disant « je pars avec mes auditeurs », il a perdu une bonne occasion de la fermer. RTL a ressorti Fabrice du placard doré dans lequel il attendait son heure et Europe, malgré le grand studio en forme de poste de radio (à une époque où il n’y avait pas diffusion d’image, va savoir à quoi ça pouvait servir ?) n’y a rien gagné.
Parce que certaines fois, souvent, peut-être même très souvent, le média est plus fort que ceux qui l’ont fabriqué. Tiens, très immodestement, je me prends en exemple. Quand j’ai été recruté par Chérie FM qui était à 2 points dans les sondages, c’était pour faire grimper l’audience. Quand on est arrivé à 6 (ce qui était très honorable pour un réseau moyen), on n’avait plus besoin de moi et de ma grande gueule et mon départ n’a rien fait retomber. Alors que j’étais pour beaucoup (4) dans la grimpette. Fermeture de parenthèse même pas auto-promotionnelle.
Je reviens donc à ma question initiale : après le départ des humoristes sus-mentionnés, France Inter a-t-elle cessé d’être la première radio de France ? Que nenni ! Et qu’est-ce que Nova peut gagner là-dedans ? Un peu de notoriété ? Un effet de curiosité ?
Je trouve donc, sans sous-entendu ironique mal placé, passionnant de surveiller ce qu’il va advenir de cette émission. En clair : fera-t-elle la saison ? Connaîtra-t-elle seulement 2025.
Oui, poser la question, c’est déjà sous-entendre qu’on a une idée sur la réponse. Mais Germaine Soleil nous a quitté depuis longtemps et je n’ai jamais eu vocation à la remplacer.
Pour un peu, je m’associerais avec un de ces bookmakers qui prenaient des paris sur la date de la mort d’Elisabeth 2 (5) pour essayer de voir la cote de La Dernière et d’imaginer la date de La Dernière – la dernière.
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(1) Eh, pour une fois, j’ai le droit, quand même !
(2) L’humour étant une chose très personnelle, la question ne se pose nullement ici de savoir si on trouve drôle Machin ou Bidule ou si la vanne qui a tout déclenchée était drôle et encore moins si sa répétition s’imposait : c’est un autre débat, loin de la question soulevée ici.
(3) D’une manière dont je ne le remercierai jamais assez car j’ai profité une bonne dizaine d’années de la résidence secondaire que le groupe Europe a dû m’offrir à cause de ses manières de cow-boy.
(4) J’ai dit : « immodestement », j’assume.
(5) J’en entends qui disent « ou de Michel D… ». Si, je vous entends ! Alors non, pas de ça ici, s’il vous plait !