Quelques réflexions sur la webradio…
On le savait depuis un certain temps, ça frémissait doucement sans se décider à prendre. Cette fois, il semblerait que le mouvement prenne enfin, le web est en train de devenir notre nouveau terrain de jeu, à nous autres indécrottables radioteurs. Comme dans les années 80 quand nous avons démontré que la FM allait supplanter l’AM pendant que celles qui ont tout racheté ensuite avec gourmandises restaient dans leur tour d’ivoire du 8è arrondissement (je parle d’Europe 1 et RTL qui n’ont pas tout de suite été, loin s’en faut, de l’aventure).
Musicales, thématiques, voire dites « de niche », les nouvelles radios s’expriment sur un espace qui ne leur était pas dédié, où les outils d’écoute ne sont pas les plus adéquats, et pourtant, elles existent et, en toute logique, vont tirer l’économie et l’industrie vers elles. Ainsi serais-je surpris que les commerces qui entourent la ville dont je lance la webradio ces jours-ci ne garnissent pas rapidement leurs têtes de gondole de radios wifi.
Les formats sont multiples et la légèreté de l’investissement destiné à la diffusion sur le Net rend plus logique la multiplication des radios temporaires (même si les habitudes d’écoute auraient plutôt tendance à nous attirer encore pour quelques temps vers des formes plus permanentes).
Et je trouve assez piquant de constater que la première grande expérience de webradio temporaire, dédiée à un événement, ait été voulue et mise en œuvre par des radios associatives, et ce il y a plus de 10 ans !
Oui, c’est en 2002 que le CNRA, en congrès à Paris, m’a confié la mission de diffuser ses travaux vers la profession dans une radio temporaire, diffusée sur le Net, en direct. Très rapidement, j’ai fait le constat que rien ne serait plus fastidieux et moins radiophonique que de diffuser le congrès lui-même. Nous avons donc installé un studio dans les locaux du congrès, avec une vraie grille des programmes et l’équipe des 12 « emplois-jeunes » alors en formation avec moi ont inventé un vrai média qui parlait de la manière la plus vivante possible, de leur média et de son environnement.
Ce petit coup de projecteur sur un épisode pas si vieux, et toujours furieusement d’actualité, pour rappeler opportunément que la grande force des radios associatives quand elles ne restent pas ancrées sur leurs vieilles lunes et un léger complexe de supériorité (le vieux réflexe qui consiste à dire : »nous, on fait du fond, on ne s’embarrasse pas de l’emballer. A l’auditeur de faire un effort pour nous suivre » et qui est toujours une grossière erreur), leur grande force, donc, est d’être lieu d’invention, de proposition, de nouveautés.
Pour ma part, pour mener à bien ma mission actuelle, je m’appuie, je l’ai dit ailleurs, sur mon expérience personnelle de La Radio Parisienne et, évidemment, sur cette toute première expérience qui fut formatrice tant pour mes stagiaires que pour leur formateur!
Comments are closed.