J’ai dit plusieurs fois ici le plaisir que j’avais depuis quelques années à sentir un vrai renouveau de France Culture. La grille d’été, elle aussi, apportait chaque année son lot de petites pépites : des conférences de Michel Onfray (qu’il est désormais de bon goût de mettre plus bas que terre au lieu d’utiliser ses réflexions parmi tant d’autres pour former la sienne propre) aux thématiques des matinées d’été (autour de Woody Allen, Marilyn, Marlène Dietrich), des redif’ de documentaires, les vacances se prêtaient bien à la (re-)découverte des programmes intelligents de l’antenne.
Cette année avait commencé très fort avec la diffusion en direct d’un de ces magnifiques concerts-fictions que nous offrent ponctuellement les formidables Stéphane Michaka (auteur) et Didier Benetti (compositeur et chef d’orchestre) avec l’Orchestre National de France. Après Dracula ou Au coeur des ténèbres, ce samedi 2 juillet, ce fut l’adaptation somptueuse de 20 000 Lieues sous les Mers où, pour la première fois depuis la création du concept, on refusa du monde. Et ce fut mérité car toujours aussi formidable, avec une brochette de comédiens au top, dont Eriq Ebouaney, lyrique en Capitaine Nemo. Ré-écoutez tout ça, podcastez, vous m’en direz des nouvelles !
Ça partait donc bien mais le soufflé retombe vite. Car, à l’exception de quelques rediffusions tronquées des Papous dans la Tête et le retour à midi d’On ne parle pas la bouche pleine, le reste n’est vraiment pas au niveau. Animation à la limite de l’amateurisme (notamment celles des émissions musicales, du style de ce que je fustige quand j’interviens en formation dans une radio associative), sujets abscons, sans oublier ce flirt malsain que le service public audiovisuel français entretient depuis la nuit des temps avec les religions. Et comme disait Jean-François Kahn : « toute religion est une secte qui a réussi... » (1)
En clair, pas grand chose, cette année, à se mettre sous la dent du côté de cette antenne qui semble retomber dans de vieux travers. Sans parler des leçons inaugurales au Collège de France qui sentent tout de même furieusement la naphtaline et le remplissage d’antenne. Les archives ont été parfois plus séduisantes !
On a beaucoup glosé sur l’ex-DG Oliver Poivre d’Arvor et prétendu que le gros du travail, sous sa mandature, était fait par son adjointe. Malheureusement, les changements qui adviennent depuis le débarquement du premier et son remplacement par la seconde ne parlent pas pour elle. Les sondages (si toutefois Médiamétrie survit au ridicule de l’affaire Fun Radio) nous diront ce qu’il en est. (ou pas, évidemment)
(1) Oui, je suis suffisamment de mauvaise foi pour pouvoir même utiliser une citation de ce type quand ça m’arrange ! Et j’assume.