Dans le numéro de juin 2015 de la Lettre Pro de la Radio, la talentueuse Céline Da Costa, qui fait désormais la pluie et le beau temps le matin sur France Info, a eu la gentillesse de me désigner comme son Maître Yoda en radio. Ce qui ne pouvait que me faire très plaisir car, après autant d’années passées dans ce métier, voir que ceux et celles en qui j’ai cru ne déçoivent pas mes espérances et mettent à profit ce que nos rencontres ont pu leur apporter pour faire une radio que je n’ai jamais eu l’occasion de faire moi-même est quelque chose d’infiniment positif.
J’ai reçu quelques jours plus tard, à quelques minutes d’intervalle, le message d’une de mes dernières stagiaires, puis du directeur d’une grosse B, m’annonçant l’une comme l’autre qu’elle serait au morning de rentrée au casting duquel je l’avais incitée à postuler, casting qu’elle venait donc de remporter haut la main devant plusieurs centaines de postulantes, ce qui, là aussi, m’a réjouit très fort.
J’ai repensé à d’autres stagiaires/élèves, de France, Maroc, Comores, des radios d’outremer, etc… avec qui j’ai travaillé et à qui j’ai permis d’acquérir les outils permettant de mettre leur personnalité, ce qu’ils et elles ont d’unique, d’irremplaçable, au service d’une antenne et dont j’ai suivi, ravi, les évolutions de carrière. A celle qui, il y a bien des années, alors que, pour la première fois, je n’étais pas sur une grille de rentrée, m’a appelé le premier pour m’annoncer sa participation à un morning national (qui durera 3 saisons si ma mémoire est bonne) et dont l’appel m’avait fait tellement plaisir.
Je ne peux que répéter à quel point il est essentiel à mes yeux de former les gens sans les formater, de leur donner une technique, un métier, pour les laisser exprimer ce qu’ils sont réellement, dans le cadre précis de telle ou telle antenne, de leur permettre d’être aussi à l’aise sur le morning d’une musicale que sur les soirées d’une antenne sportive, par exemple, suivant les moments, leurs appétences… et les opportunités du marché du travail.
Encore une fois, je me réjouis de constater que notre métier reste la science de l’humain. Peu importe la console numérique Machin X’ et le micro Trucmuche : la question reste toujours de savoir quel être humain va m’accompagner chaque matin, de mon réveil à mon arrivée au boulot, en passant par la table du petit déjeuner et la salle de bains. Et comment il va faire pour se renouveler chaque jour, pour être mon complice, le témoin de mes petits matins difficile, la raison de mon premier sourire du jour…
Et c’est grâce à cette technique de base qui est tout sauf du formatage que l’être humain, avec sa personnalité, son humour, sa séduction, son esprit, bref… sa grâce, apparaîtra derrière la voix dans le poste.
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